Lucie
Je retrouvais Lucie avec grande émotion
Lorsqu’elle s’échappait de sa triste pension
Nous prenions rendez-vous, souvent, dans une église
Communiant corps et âme dans son ombre propice
Nous nous sommes aimés serrés sur un prie-dieu
Et, comblé de bonheur, j’ai cru entendre Dieu
Disant à Lucifer : « Laisse-moi ces deux-là.
Un amour aussi beau, c’est un apostolat »
Depuis ce jour l’encens envoûtant des chapelles
A pour moi la saveur troublante des dentelles.
Dois-je, pour ces pensées, faire mea-culpa ?
Quand vers l’un de ces temples se dirigent mes pas
Je pénètre en ces lieux dévolus au Messie,
Mais, pour l’amour de Dieu ou celui de Lucie ?
Victor Ayoli
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