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  • Je hais les tulipes !

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    Je viens d’entendre dans les machines à bruits que le « cadeau » de Jeff Koons à la France – son œuvre « Le bouquet de tulipes » - serait finalement installé dans les jardins du Petit palais. À quelques encablures de l’ambassade des États-Unis d’Amérique. En signe ainsi d’allégeance, de vassalité à ce pays.

    Il faut dire que le « créateur a été épaulé par Jane Dorothy Hartley, femme d’affaires et diplomate américaine qui a été ambassadrice des États-Unis en France et à Monaco de 2014 à 2017. Celle-ci est allée voir la maire de Paris Anne Hidalgo et lui a : « expliqué l’idée, mais aussi à quel point les Américains de partout, du fermier du Kansas au citadin de San Francisco, et les jeunes notamment, avaient été choqués, mais aussi solidaires, des attaques du 13 novembre. Que c’était une manière de vous montrer notre fraternité, que l’Amérique entière était derrière vous, et que ce n’était pas seulement, même si John Kerry est venu ici en témoigner, une relation de gouvernement à gouvernement. »

    Et notre belle maire de se pâmer de ce « cadeau » : « Que cet immense artiste décide d’offrir à la Ville de Paris l’idée originale d’une œuvre monumentale, symbolisant la générosité et le partage, témoigne de l’attachement irrévocable entre notre capitale et les États-Unis ». Quelle triple buse.

    C’est bien sympa ça mais faut savoir aussi que le « cadeau » du créateur » yankee célèbre pour ses nombreux plagiats n’en est pas un de cadeau ! Sa seule installation va coûter aux Parisiens au moins trois millions et demi d’euros. Parce que le « créateur » et l’ambassadrice n’offrent en fait que le dessin, la maquette de « l’œuvre ». D’une dizaine de mètres de haut, en bronze, acier et aluminium, pesant trente-trois tonnes, la statue représente une main tenant des tulipes multicolores. Elle serait en cours de réalisation dans une usine allemande. Faudra encore payer la fabrication je suppose. Et en plus ça ne fera pas travailler des Français…

    Jeff Koons est emblématique d’un « art » industriel, spectaculaire et spéculatif. Ces « artistes » contemporains ont renoncé à toute ambition vers le beau, vers le vrai, vers le sublime pour se contenter de dire à leur public : « Vous voyez, je patauge dans la même merde que vous… ». Ils font du gros, du lourd, du haut, pas du beau. Que restera-t-il de « l’art contemporain » dans deux millénaires, que dis-je, dans un siècle ? Poser la question, c’est y répondre…

    Le « créateur » s’avoue heureux de pouvoir « rendre un peu de ce que la France lui a donné. » Tu parles, cet escroc a déjà utilisé des lieux qui sont des emblèmes prestigieux de culture pour montrer ses merdes et leur donner ainsi, par ce voisinage, une teinture de culture. Son exposition qui a salopé les jardins du château de Versailles, sa rétrospective au Centre Pompidou, et même sa présence en majesté à l’exposition « La Beauté » à Avignon en 2000, il ne les a pas oubliées. Ben voyons. Cet « Art » merdique du parasitisme et de la roublardise, s’il ne produit aucune richesse artistique, génère par contre beaucoup de valeur financière ! Ya bon les sous… François Pineau est dans le coup (dans le coût ?)

    Cette embrouille « culturelle » n’a d’ailleurs pas séduit tout le monde. Elle a été menée à bien (à mal ?) en dépit des multiples pétitions et tribunes de personnalités comme Frédéric Mitterrand, l’architecte Dominique Perrault, le cinéaste Olivier Assayas, des critiques émises par l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon ou encore par des collectifs d’artistes, sans compter celles de Parisiens anonymes.

    Ouais mais que ne ferait-on pas pour paraître « moderne » et surtout s’aplatir devant les désirs des protégés de son suzerain ?

    Les « tulipes », une manifestation de plus de la colonisation de la France. Pas que par les USA d’ailleurs…

     

    Illustration: merci à Soulcié